Une nuit à la belle étoile || Pv Akira

Ca fait un petit moment que le froid s’est installé dans toute la ville mais comme un idiot, je me suis un peu trop laissé aller l’autre jour en me baladant dans une rue avec pas mal de monde… Et comme par hasard, je suis tombé, encore une fois, sur un groupe de types qui cherchent toujours la merde… Evidemment que je me suis fait défoncer et résultat, à la place de m’acheter de quoi manger, j’ai dû m’acheter des bandages, des désinfectants… Bref, la totale.
Aujourd’hui, je suis vite-fait allé m’acheter des bandages pour recouvrir mes écailles et mes marques noires et j’ai eu la chance d’avoir suffisamment d’argent pour m’acheter de quoi grignoter.

Je ressortais tout justement de l’épicerie avec un petit pain fourré à la viande dans ma main droite, que mes yeux se levèrent vers le ciel qui commençait à s’assombrir.
Je respirais, la bouche entre-ouverte, remarquant une légère vapeur en sortir… Vue le froid qu’il faisait, je tenais à manger mon petit pain encore chaud tout en étant sûr de ne pas tomber sur l’un des types que j’avais croisé la dernière fois… Les ruelles où je dors habituellement n’étaient donc pas le lieu le plus sûr, pour le coup… Alors, pour l’une des rare fois, je me dirigeai vers le parc. Je me souvenais que les seules fois où j’étais passé dans ce parc, je n’avais vu aucune affiche de recherche et vu qu'il commençait déjà à faire sombre, le temps d’arriver, il n’y aurait personne et de toute façon, personne ne pouvait me reconnaître.

J’arrivai assez rapidement au parc, ne croisant personne.
Je me frottais les bras, me sentant idiot d’avoir oublié mon manteau dans une ruelle… C’était le meilleur moyen de crever de froid.
Alors je marchai assez rapidement avec mon pain dans ma bouche, histoire de me réchauffer avant que je ne trouve un coin pour m’asseoir… Je sentis une odeur de pain, autre que celui entre mes dents… L’horreur, mon ventre se mit à crier famine et pour le peu que j’avais à manger, ce n’était pas trop le moment de crever la dalle…
Mes yeux se tournèrent vers celui qui commençait déjà à grignoter son festin… L’idée de m’en prendre à lui avec mon couteau me traversa l’esprit mais je me rappelai que mon arme se trouvait dans mon manteau…
Je recommençai à marcher… Le voler ? Non… Pour le peu de force qu’il me restait, c’était presque impossible de courir et s’il me rattrapait, c’était le meilleur moyen de me retrouver dans la même galère que les jours précédents…

Finalement, j’allai m’installer sous un arbre, à quelques mètres du gars mais je me mis derrière l’arbre de façon à se qu’il ne me voie pas… Dans cette situation, j’avais tout simplement l’air d’un gamin.
Je croquai à nouveau dans mon petit pain.

Je mangeais tranquillement, bouchée par bouchée, voyant mon petit pain diminuée à une vitesse folle. Mais avant même de finir celui-ci, je relevai la tête, entendant des pas s’approcher dangereusement.
Je les sentais se rapprocher sur la droite, alors je me penchai sur la gauche pour me reculer au cas où que ce soit un mauvais type.
Je fus surpris que ce soit le type que j’avais observé juste avant. Il s’installa tranquillement à côté de moi mettant, à ma grande surprise, son manteau entre nous deux. J’avais presque honte en me disant qu’il avait eu pitié de moi.

- On aura moins froid comme çà ! bonne appétit !

Je sentis mes joues chauffer légèrement… Je passais pour le mec faible alors que je ne lui avais rien demandé… Mais comment lui en vouloir ? Rien qu’au touché du manteau, je me sentais déjà un peu plus habillé.
Je ne dis rien sur le coup, prenant une bouchée de mon pain fourré puis avec une petite hésitation, je lui tendis le petit bout qui me restait. C’était sûrement la moindre des choses de le remercier ainsi, surtout que ce pain n’était pas dégueulasse, pour une fois.
En fait, je ne lui laissai pas vraiment le temps de réagir que je fis tomber le petit bout que j’avais entre les doigts.

- On va dire que c’est pour te remercier.

Je ne lui lançai pas un seul regard pour éviter qu’il ne remarque mes pupilles… On ne sait jamais, avec un humain près de moi… Il n’avait qu’à m’amener sur le marché noir et hop, du fric pleins les poches…
Je soupirai, laissant échapper une épaisse vapeur de ma bouche.
Je resserrai mes bandages, tirant comme un idiot avec mes dents pour les resserrer suffisamment. Je coinçai à l’intérieur le petit bout de bandage restant pour faire tenir et le tour était joué.
Je glissai mon bras sous le manteau que le gars avait posé juste à côté de moi, pour me réchauffer un peu plus.
Je regardais le ciel, sentant déjà que je n’allais pas tarder à m’allonger pour pouvoir dormir… J’attendais juste que ce type parle à nouveau.

Mes yeux se posèrent sur ce type qui observait mes pupilles… Qu’est-ce qu’il avait ? Il n’avait sûrement jamais vue d’hybride… ? Enfin… C’est ce que je me disais à ce moment-là. Il me regardait avec tellement d’insistance que moi-même je pris un petit moment avant de remarquer qu’il s’était mis à l’aise et avait posé sa tête contre mes genoux. Ma tête était baissée et je le regardais d’assez près. Pour un type que je venais à peine de rencontrer, il était plutôt sans gêne, je dois dire…

- On a beaucoup en commun tu sais ! Je m'apelle Noah, et comme toi je suis un hybride !

J’écarquillai les yeux, surpris qu’il me dise ça tout à coup.
Je regardai les oreilles qu’il camouflait sous sa chevelure… En effet, il était bien comme moi… Sûrement pour cette raison qu’il se montrait assez familial envers moi…
Par réflexe, je le fis dégager de mes genoux mais sans pour autant être violent.

- Ne te montre pas aussi familial… Même si tu te dis être comme moi, ce n’est pas une raison.

Je le regardai, les yeux légèrement plissés et mes sourcils froncés.
Hybride ou non, je n’avais pas spécialement confiance… Un hybride pouvant se faire passer aussi facilement pour un humain pouvait très bien m’attacher ou je ne sais quoi pendant mon sommeil et m’emmener au marché noir… S’il vit dans la misère, c’est sûrement ce qu’il avait prévu de faire alors pas question que je me laisse faire !
Je ne le lâchai pas du regard :

- Qui me dit que je peux vraiment te faire confiance ? Hybride ou non, tu peux très bien être comme ces pourritures d’humains… !

Pour le coup… J’étais franc… Et même s’il avait été plutôt sympa envers moi… Quand on vit dans un monde comme le notre, faire confiance est sûrement la chose la plus difficile à faire.