C'est reparti [PV Ruby]

Des journées entières de cache-cache. Des semaines de cavale. Depuis qu’il avait retrouvé cette soi-disant liberté, jamais Tora n’avait été autant en difficulté. Par le passé, il avait pu vivre presque en paix, au milieu d’une joyeuse troupe fidèle, discrète et itinérante. Il s’était sans cesse heurté à ces humains dédaigneux ou violents, mais quatre-vingt dix-neuf pour cent de ces échauffourées avaient fini à son avantage. Pas de blessure grave. Pas de pertes dans ses rangs. Du moins, au début. Et puis les choses avaient commencé à dérapé. Au bout du compte, il comprendrait qu’on ne peut pas toujours gagner. Et qu’il suffirait d’une défaite.
Les cages, les sous-sols, la violence, la maltraitance… pourquoi diable avait-il fallut qu’il passe par là ? À cause d’un honneur trop grand, sans doute. D’un esprit de groupe mal placé. La perte de ses alliés avait causé la sienne. Un à un, ils étaient tombé, pour l’entrainer au final. En sauver un, c’était en perdre deux. En sauver deux, c’était se perdre lui-même. Mais tout ça était bien loin, maintenant. Des mois. Des années, peut-être. Il ne savait tout à fait. Et sans doute était-il préférable d’oublier.
C’est ce qu’il avait fait. Bien ou mal, qu’importe. Il avait oublié toutes ces choses. Il s’était contenté de vivre sa vie au jour le jour, en sachant très bien que le malheur pourrait survenir à nouveau. Il aurait beau être discret, ne chercher ses anciens compagnons qu’avec méthode et discernement, l’erreur fatal pourrait toujours venir. L’erreur impardonnable. Il ne supporterait pas un second séjour en cage. Plus jamais. Il tuerait. Ou bien peut-être se tuerait-il lui-même.
Dans tous les cas, maintenant, il errait dans les rues. Cette ville nauséabonde était son piège et sa seule chance de leur échapper. Avec ces amas de nourriture, de boissons, de coins où dormir ou chaparder, ces toits innombrables, ces recoins en nombre, il ne risquait pas grand-chose, dans le fond. Et seul, il avait mille fois plus de chance de s’en sortir, même traqué. Il avait tout pour lui. Seulement, il avait besoin d’une vigilance maximale. Le regard félin le plus aiguisé qui soit. Les griffes tout aussi affutées. Tora était une arme. Une véritable machine de guerre. Un jeune homme qui n’avait pas vingt ans, mais dangereux quand même. Du haut de sa fine stature, il toisait les hommes et la menace qu’ils représentaient. De son agilité impeccable, il les tourmentait jours et nuits pour vivre la seule vie qu’il connaissait. Manger, dormir, ronronner.
Cette fois, le jeune tigre avait trouvé une cible presque idéale. Au milieu de cette rue commerçante, entre deux rangées d’immeubles parfaitement entretenus, la foule vaquait à ses occupations. Il n’aurait pas besoin de se cacher pour agir. Un café. Du monde. Un peu d’argent qu’il avait volé la veille. Il ne serait qu’un consommateur comme les autres. Ou presque.

« Chaque décision demande un temps. Et c’est dans ce dernier que réside la liberté. »
Tora

En matière de fuite et d’échappée sauvage, le jeune hybride avait plus d’expérience que bien des guignols de nekos et autres créatures à leur maître se revendiquant ceci ou cela. Lui, il avait été roi, en quelque sorte. Ou du moins prince. Il avait eu sa cour, son entourage, son cercle des tigres aujourd’hui disparus. Jeune et fou, il avait conduit sa troupe par monts et par vaux pour fuir l’humanité en vivant dans ses faubourgs. Leur communauté avait été quasi-autarcique, alimentée par les rapines et dérobades. Leur vie avait été presque douce. Ils avaient une chaleur commune. Ils étaient ensemble. Ils vivaient, là où le reste des siens – et même des hommes - se contente de survivre. Alors nul n’avait de leçon à lui faire. Et pour ce qui retourne de la discrétion, de la patience –il irait même jusqu’à parler de stratégie – il était passé maître. Une défaite en dix-huit ans. Sans compter sa vie en labo, évidemment.
Quand il observait cette rue agitée d’une nuit tombée, il ne voyait rien de plus intéressant que ce café là, signe qu’il pourrait jouer à l’humain ne serait-ce qu’un instant et venir les mépriser sur leur propre terrain. Que feraient les employés de ce commerce en sachant pertinemment ce qu’il est ? L’art de la délation existait bel et bien. Et celui de la chevalerie s’étiolait. Enfin bon, sans doute que la flemme et la volonté d’éviter les ennuis prendraient le dessus. Les humains n’aiment pas la mauvaise pub. Un café fréquenté par des hybrides ? Non…
Le tigre à la chevelure blanche marcha donc paisiblement vers la porte d’entrée, dans son habit de lumière, et croisa un passant d’un peu trop près. Si lui-même avait été moins agile, il l’aurait bousculé et les problèmes auraient pu commencer là. Fort heureusement, il avait juste esquivé ce type à l’œil torve et à l’haleine pimentée. De la boisson, assurément. Un pas brièvement chancelant. Les cafés ne servent pas que du café. Ca se saurait, autrement. Par conséquent, le jeune mi-homme avança après ça et approcha de la porte… qui s’ouvrit. Un autre type, d’une carrure non moins impressionnante que le fait même de se trouver là pour un indésirable comme Tora, l’incita à bloquer sa respiration. Il bloquait le passage pendant les prochaines secondes à venir. Cette fois-ci, le regard était différent. Stable, long et inquisiteur. Plein de reproches voilés. Si ce consommateur sur le départ avait pu, autoritairement, il aurait ôté la capuche du tigre pour le démasquer. De toute façon, ce n’était pas cet habit de flamboyance qu’il avait porté au summum de son existence, mais une pâle répliquée mal cousue, faite de tissu récupéré et de décorations volées. Néanmoins, tout se passa bien. Les yeux d’or de l’hybride fixèrent l’autre qui s’écarta en passant malgré tout. La scène avait duré assez pour que Tora relève encore son niveau de vigilance.
Une main dans la poche, il vint s’asseoir sur une banquette vide, dans un coin de la salle. Et son argent atterrit sur la table, qu’il puisse le compter et savoir s’il avait effectivement les moyens d’imiter l’Homme, ce soir. Hmm… oui. Ce serait un café pour lui.
C’est en passant sa commande qu’il détourna le regard pour tomber sur une vision inattendue. Là, cette fillette et son breuvage aux effluves chocolatées. Le félin blanc resta une bonne minute à l’observer, à détailler son attitude et son allure, à décrypter ce qu’elle était. Et il n’eut plus aucun doute en croisant son regard. S’il ne la connaissait pas encore, ce n’était qu’une question de temps.

L’endroit était calme. Ni trop bondé, ni trop vide. À bonne température. Bien dosé. Agréable et quasi parfait. Tora pourrait aisément dire si les regards se tournaient vers lui. Il savait que se trouvaient ici suffisamment de monde pour que sa présence ne soit pas exceptionnelle, mais pas assez pour risquer d’être démasqué par hasard. En gros, il n’était pas en danger. Pas présentement. Les choses étaient proches de l’idéal. En ne s’embarrassant pas de détails, le jeune tigre pouvait apprécier le déroulement des évènements au maximum et faire des plans sous la comète. Déjà, cette petite-là…
L’hybride prit encore un petit moment pour l’observer. Pour arriver à se douter de ce qu’elle était, il lui faudrait plus que quelques regards. Car alors, il ignorait tout d’elle. Et n’ayant pas de sixième sens, ni mieux que sa capacité de déduction, pour se heurter à elle, il se contentait de faire des estimations pour le moment. Des conjectures. Des hypothèses quant à cette étrange jeune fille venue prendre un chocolat chaud là, maintenant, un soir dans cette ville sans foi ni loi.
Qu’était-elle ? Une petite humaine perdue, loin de son foyer ? Ses parents étaient-ils morts ou les avait-elle fuit ? S’agissait-il autrement d’une gamine dépossédée, abandonnée. À moins qu’elle ne finisse sa journée d’études. De travail, peut-être. Elle pouvait avoir un emploi ici ou pas loin. Dans ce cas, elle attendait… quoi ? Tora ne savait à quel niveau il pouvait avoir tort ou raison. Dans un premier temps, il n’avait même pas envisagé qu’elle puisse être de sa race. Mais l’idée lui viendrait bientôt. Sans doute après avoir étudié ses gestes. Ses mouvements et ses œillades. Un semblant de souvenir lui revenait. Combien de ses pairs avait-il vu porter un regard aussi furtif sur le monde ?
Alors il allait prendre le taureau par les cornes et se lever, histoire d’être sûr. Sa chaise avait d’ailleurs déjà reculé, lentement, pour lui permettre de s’étendre. De sa svelte allure, il s’était même apprêté à rejoindre l’inconnue. Mais c’est à ce moment que la serveuse en profita pour revenir et lui donner son café. Debout, devant la table, il baissa les yeux sur le breuvage et adressa un signe de tête remerciant. L’humaine s’éloignait. Lui, perdit de précieuses secondes à regarder son café fumant et l’addition.
Pourtant, quelques instants plus tard, il était là, une main sur la chaise faisant face à sa vis-à-vis. La tirant en arrière pour s’asseoir, il vint d’abord poser sa tasse sur la table les séparant. Lentement, comme s’il ne voulait pas effrayer celle qu’il traquait peu à peu, il s’approchait pour tenter d’établir un contact. Un lien. Autre chose que du vide entre eux. Les mots pourraient très bien faire l’affaire. Mais quand ils viendraient, il pourrait déjà être trop tard. Les hostilités seraient très certainement ouvertes.

Et maintenant ? Que faire ? Que pourrait donc accomplir ce jeune hybride qui ne soit ni totalement stupide ou déplacé, ni irréaliste et suicidaire ? Allait-il devoir simplement s’en retourner – que ce soit à sa table ou dans la rue – en oubliant cette parenthèse tout juste ouverte ? Non… La demoiselle avait écarté les lèvres pour murmurer un mot. Deux mots. Trois mots, même. Gentiment articulé comme ça, sans agressivité ni intonation hasardeuse, Tora ne pouvait que se laisser aller à répondre tranquillement. Sans se presser. Dans un sourire. Quoique… non.
Il observa d’abord celle qui lui faisait face. Elle arborait finalement une allure qui pourrait difficilement passer inaperçue au milieu de la foule. Même ici, ou n’importe où. De toute façon, soyons clairs. Qui donc n’irait pas suspecter quelqu’un portant un tel accoutrement de n’être pas un hybride ? Même ce charmant tigre blanc savait tout à fait qu’on le repèrerait à cinq cent mètres. Mais le panache de porter l’habit qui lui sied, ça… ce n’est pas donné à tout le monde. Le mi-félin ressemblait exactement à ce qu’il voulait. Et en croisant les yeux de la jeune femme, il se dit que c’était tout ce qui comptait.
Tora prit donc un certain temps avant de daigner prendre la parole. Sans doute cela ajouterait-il à l’inconfort de cette inconnue. Ou bien soutiendrait-elle son regard et sa patience. À moins que tout ne tombe à l’eau. Il ne savait pas vraiment ce qu’il voulait. Si elle était une humaine, il lui demanderait sûrement l’hospitalité, parce que c’est comme ça que ça marche. Sinon, dans le cas contraire… les choses seraient bien différentes. Il haussa les épaules, quoi qu’il en soit, et fit dégringoler à demi la capuche de sur sa tête. Deux oreilles blanches aisément identifiables étaient visibles pour elle. Pour les autres, de derrière ou de trois-quarts, non. Bien qu’il ne soit pas dupe, il n’avait pas encore joué l’affront jusqu’au bout. Pas tant qu’il n’aurait pas bu et mangé.


Le tutoiement. Il n’y a que ça de vrai. Elle avait commencé, en plus, donc que pourrait-il se reprocher. Moins que rien. Ils étaient fait pour s’entendre, ou presque. La question était directe, en tout cas, et bien fermée. Qu’elle réponde ou se taise à jamais.


Il avait d’abord baissé les yeux sur ses quelques billets posés sur la table. C’était tout juste pour payer son café, mais insuffisant pour avoir davantage. Alors, la suite était une attaque un peu plus poussée. Il allait devoir avancer pour savoir à quoi s’en tenir. D’où l’enchainement et ce regard franc. Un mince sourire sur les lèvres, il posa son doigt dessus pour murmurer.


Et, mi-sérieux, mi-amusé, il porta la main à sa tasse pour commencer à boire son café. Que réservait la suite ? Il ne pouvait le savoir mais se faisait bien des idées.

« Je n’ai pas envie de jouer avec toi, sale bête… »

Durant ce premier temps où il s’était contenté d’attendre, Tora avait essayé d’en apprendre sur elle rien qu’en la regardant. Il parait que ce genre de compétence existait, que certains humains étaient capables de comprendre le comportement d’autrui rien qu’en s’y confrontant. Par l’écoute et l’observation. Cependant, visiblement, ce n’était pas son fort. Il remarquait bien tout, chacun de ses sens aux aguets. Mais cela ne le mènerait à rien. Poursuivre ainsi ne pouvait que l’entrainait vers un irrésistible appel de la fourrière. À éviter à tout prix.
Alors il changea de technique. Mais finalement, ce devait être un peu tard. Son sourire, ses mots, ses propres mouvements, tout cela ne servait qu’à créer du vide. Il bougeait devant cette fille comme face au silence. Au mépris, presque. Elle ne trahissait pas grand-chose qu’il puisse comprendre, et finalement décidait de le rejeter aussitôt. Mince. Il fallait concrétisait tous ces débuts de gestes. Mais maintenant, comment faire ? D’un seul coup, elle avait changé elle aussi de position et s’apprêtait à partir. Elle partait, même. Sa voix avait été un rien fébrile, en y regardant bien. Elle ne correspondait pas à ce petit bout de femme. Seulement, serait-ce suffisant ? Le tigre avait vu pire mais peut-être avait-il perdu la main.
Nullement choqué par les mots, il lança sa main vers la demoiselle quand elle passa à ses côtés. Non pas pour l’attraper. Ni pour l’arrêter. Juste pour faire les deux en même temps. Une poigne assez ferme pour qu’elle sente son emprise sur son poignet. Tout en étant assez douce pour ne point lui faire mal.


Un certain sourire se peignait sur son visage. Le genre qui en dit long. La déclaration d’amusement qui n’est probablement là que pour tromper. Tora affichait constamment cet air enfantin, enjoué et faussement heureux. Peut-être content de vivre. Peut-être habile pour masquer ses faiblesses. Il incarnerait l’assurance absolue face à elle.


C’était un peu gonflé, certes. D’autant plus qu’il ignorait totalement ce qu’il voulait. Habituellement, ses escapades consistaient à abuser de l’hospitalité d’une humaine, à lui faire miroiter des choses, comme la soumission ou un partenaire sauvage… mais il ne prenait que ce qui l’arrangeait. En réalité, Tora aurait pu être gigolo. Même escort. Il pourrait très bien accompagner des femmes juste pour avoir un bon lit, un bon bain, un bon repas… un bon rythme de vie, quoi. Tant qu’il n’aurait retrouvé ses anciennes conditions d’existence, celles d’un passé révolu, il agirait ainsi. Alors pourquoi pas celle-ci ? Cette fausse humaine ou imposture de neko ?


Et effectivement, deux ou trois humains regardaient, d’un air las. Pas vraiment intéressaient, ils ne comprendraient pas vraiment la scène. Qui des deux était l’hybride ? Qui des deux avait sa place ici ? Et qui ne l’avait pas ?

« Tu n’as donc pas compris que je ne te donnerai rien ? Vas te trouver un maître si tu veux à tout prix que quelqu’un s’occupe de toi mais ne viens pas… M’emmerder. »

Tora ne fut pas vraiment surpris de la réaction de la jeune femme. Après tout, qui donc aurait pu répondre favorablement à ses attentes, en voyant comme il s’y était pris ? Il avait provoqué son départ et ne pouvait espérer grand-chose de sa personne. Surtout pas en l’attrapant ainsi. Seulement, cette attaque soudaine devrait révéler quelque chose : la vraie nature de Ruby. Parce qu’en public, les gens se contiennent et expriment une part d’eux-mêmes bien particulière. Notamment, leur nervosité a le choix entre se dévoiler ouvertement pour prendre les autres à parti, ou rester à demi masquée, comme pour éviter un esclandre. Et là, la neko n’avait pas attiré davantage l’attention sur elle. Au contraire, elle voulait fuir, être discrète. Elle évitait de solliciter ces charmants humains qui auraient facilement pu lui venir en aide. Ou même semer un peu plus la pagaille. Le tigre tira plusieurs leçons de ce bref échange. Et grognant pour lui-même en se frottant le bras après qu’elle soit partie, il la regarda s’éloigner un peu.
Un rapide coup d’œil pour ceux qui zyeutaient dans sa direction et il laissa tout ce qu’il avait comme argent pour payer le café et s’enfuir à son tour. Il ne voulait pas risquer d’être poursuivi. Qu’il soit reconnu ou non ne changerait pas grand-chose. Il devait faire les choses bien. Entêté, il comptait surtout ne pas lâcher sa « proie ». D’un pas preste, il se retrouva dans la rue, regardant rapidement de chaque côté. Elle était là.


L’interpella t-il, à quelques mètres d’elle, après s’être quelque peu pressé pour la rejoindre. Tout en restant à distance et évoluant tant bien que mal parmi la foule, il continua.


Pas de grand cri ou de geste brusque. Il l’appelait d’une voix mi-forte, simplement pour qu’elle le remarque. Dans son dos, il avançait à la même allure, déterminé à ne pas la lâcher. Parfois, une épaule mal rangée ou un écart de trop l’amenait à bousculer des passants. Humains, hybrides soumis ou individus qu’il ne prit pas le temps de reconnaitre, qu’importe. Il allait bientôt faire réagir cette étrangère, d’une façon ou d’une autre.


Avec un peu trop d’optimisme peut-être, il la rattrapa subitement pour poser sa main sur son épaule. Dans un même temps, dérangé dans son élan par un type en sens inverse, il se trouva à perdre subitement sa capuche qui laissa ses oreilles à découvert. Pris de cours, sans savoir s’il valait mieux la remettre ou continuer de suivre la jeune hybride, il se contenta d’essayer d’interpeller encore Ruby.


Balança t-il, comme un mi-animal naïf et trop pris dans ses espoirs. Il doutait fortement d’arriver à la convaincre, mais ces derniers temps étaient durs. Trop durs. Impossible de continuer ainsi. Pas tout seul. Il ne supporterait pas. Mais elle n’était pas une humaine, assurément, et il doutait qu’elle ait un maître ou quoi que ce soit dans le genre, alors… pourquoi ne pas tenter le tout pour le tout ?