En attendant que passe la foule et le temps [PV Elyana]

La tranquillité. La chaleur. La lumière aveuglante, calmée par de sombres lunettes de soleil. Le temps qui s’écoule, paisiblement. Puis un tournant, au bout de cette ruelle, et la foule. Le bruit, le monde, des gens dans tous les sens. La vie qui bat son plein. C’est ainsi que s’exprime l’humanité, de nos jours, et probablement depuis fort longtemps. Des allées et venues, sans cesse, dans un brouhaha qui ne songe à s’épuiser. Lorsque viendrait le soir, peut-être y aurait-il une accalmie. Mais pas là. Pas maintenant. C’est une image de souk, comme sur un marché bondé, où le beau temps et l’envie de se promener appelle quantité de flâneur. On ne peut circuler sans bousculer, ou être bousculé.

Arkady, dans ce dédale de gens et de bruit, évoluait presque à son aise. Grace à sa carrure imposante, il avait l’ascendant sur à peu près tout ce qu’il pouvait bien trouver sur sa route. Nul ne l’aurait dérouté de son chemin. S’il évitait néanmoins tous ses inconnus comme il le pouvait, heurtant aussi peu d’épaules que possible, il n’était pourtant pas à l’abri. Les groupes, les pressés, les inconscients, les non-concentrés, cela constituait une foule disparate et malaisée à franchir. Soit, il progressait tout de même. Et comme à son habitude, l’humain jetait des regards alentour, tentant de démasquer des intérêts potentiels, de trouver quelqu’un – ou quelque chose – qui mériterait le détour et justifierait son passage en ces lieux. Mais jusqu’à présent, rien. Il avançait, purement et simplement. Il claquait passablement de la langue avec agacement quand les heurts venaient à l’ennuyer. Autrement, il allait toujours de l’avant.

Après avoir franchit près d’une centaine de mètres de foule, l’homme comprit néanmoins qu’il ne pouvait poursuivre ainsi. Qui plus est, en levant la tête, il vit un lieu qui pourrait convenir davantage à son auguste personne. Là, trônant sur le bord de la route, un café comme il les aimait s’offrait à lui. Evitant donc difficilement ses deux derniers gêneurs, dans cette folie humaine, il se dégagea du tout et observa le menu, de l’extérieur. Non pas que les prix l’effraient de quelque façon que ce soit, mais il pouvait aussi en profiter pour veiller à ce que personne n’ait décidé de le suivre ou de chercher à le faire. La véranda du café était ouverte, et sa fréquentation ne lui laisserait pas beaucoup de choix de place. Les gens continuaient leur marche sans but, dans la rue bondée derrière lui. Et nul doute que lorsqu’il rencontrait, il lui faudrait bien entre cinq et dix minutes pour espérer pouvoir passer commande. Mais bon, on ne peut pas dire que les heures jouaient contre lui. Bien au contraire. Plus le temps passait, et plus il s’intégrerait dans le décor surréaliste de Géolia…

En demeurant attentif, il est quelques détails que nota mentalement Arkady, et qui devraient avoir un rôle à jouer dans les temps à venir. Notamment dans un avenir proche. Le fait qu'il soit en roue libre, déjà, et que nul n'était après lui, constituait un élément de poids. Il pouvait aller et venir en ville sans que quiconque tente d'interférer avec sa mission. Mais également, il existait quelques individus qui pouvait retenir son attention. Ce type, là, qui ressemblait, à n'en pas douter, à un braconnier - ou chasseur d'hybrides. Ce devait être le genre à créer plus d'ennuis qu'il ne résolvait de problèmes, mais chaque individu avait forcément son utilité. Alors que cette petite, là...

Arkady suivit des yeux un moment celle à l'apparence de gamine mais ne parvint à l'identifier clairement. À un moment, vraisemblablement, il croisa son regard. Mais ça n'aurait peut-être pas d'incidence. Cela étant chose commune. Il est évident qu'elle ne pouvait être qu'une fillette perdue ou en fugue. Quant à savoir si elle serait humaine ou non... La tendance actuelle, du moins en ces lieux, laissait à penser que tout le monde pouvait être un mi-humain et cacher son identité. Sans doute que Géolia devait rendre paranoïaque et conduire bien du monde à ne penser qu'à eux, à ces expériences plus ou moins réussies, créées par la main de l'homme. Surtout les nouveaux venus, très certainement. Dans tous les cas, le grand blond faisait partie de ceux qui persistent à voir des mi-animaux partout. Celle-là en était forcément. Qui chercherait à se rendre plus discret en arborant une telle allure. Une capuche, dans un lieu clos, au milieu d'une foule. Ce ne pouvait décidément être qu'une demoiselle errante, ou pire.

S'étant déplacé pour changer son angle de vue, l'étranger la suivi sans chercher à éveiller ses soupçons. QUand elle s'était installée à une table, lui n'était pas encore entré. Mais ça n'allait pas tarder. Près de l'entrée, à contre-jour, il prit son temps et vogua sans se presser vers elle. L'abondance de clients faisant qu'elle occupait à peu près la dernière table libre, il se rendit à sa rencontre sans avoir à se forcer. Jouant à celui qui cherchait où s'asseoir. Ce n'était pas bien difficile, et on le trouva rapidement devant la jeune fille à la capuche, la main posée sur le dossier d'une chaise face à elle. Laissant quelques secondes s'écouler, et le monde autour de lui se mouvoir, il vit que deux serveurs s'occupaient des nombreux clients répandant bruits et paroles incessantes. Ce n'était pas un lieu propice au calme, mais après une petite dizaine de secondes, s'est pourtant doucement que s'exprimer le russe. Malgré sa maîtrise parfaite de la langue, son accent se remarquait à des kilomètres à la ronde.


Se risqua t-il à demander, sans démontrer la moindre animosité. Pas de sourire, pas d'impatience. Il la fixait dans l'attente d'une simple réponse, près à s'asseoir... ou autre chose.

Arkady observait. C’était là sa qualité première. À vrai dire, il aurait très bien pu passer des heures à se contenter d’user de ses yeux, sans lâcher un seul mot, et s’en aller sans rien demander. Mais là n’était pas son but. Car bien qu’il soit venu sans raison particulière, il en avait une justement devant lui, maintenant. Une raison de rester. Une raison de… s’éterniser un peu. Le regard océan de l’homme ne cilla donc pas et il inspecta prestement la demoiselle. De sa tête encapuchonnée, dont il distinguait un visage presque enfantin et avenant, à son physique étroit, maigre, d’une féminité puérile. La main sur la chaise, il attendit une petite trentaine de secondes, après qu’elle ait daigné répondre à son impertinente question. Et sans lui demander spécialement son avis, il jeta un regard alentour et tira la chaise pour s’asseoir.


Dit-il simplement, se posant et croisant bientôt les mains sur la table. Il passa donc ses yeux de ses propres doigts entremêlés, à la demoiselle face à lui. À côté d’eux, une table de trois ou quatre personnes se libéra. Il y eut du mouvement, pendant lequel Arkady attendit. Puis plus rien.
De ses prunelles bleues, il fixa sa vis-à-vis en se demandant quel genre de bestiole elle pouvait bien être. Quelle jeune fille se cachait là ? S’agissait-il vraiment d’une hybride ?


Dans son esprit existait encore la possibilité qu’elle ne soit qu’une humaine. Une adolescente en fuite, se cachant si mal que c’en était d’une flagrance impardonnable. Alors le russe penchant un peu la tête, s’adossa à sa chaise et pianota doucement sur la table.


Le blond savait qu’il usait là de méthodes peu courtoises. C’est de ce genre qu’opéraient généralement les gangsters dans les films, ou les flics également. En tout cas, les deux côtés de la force agissaient de la même manière. Et chaque fois, il s’agissait de prendre l’ascendant sur le faible, sur celui qui est en position de vulnérabilité. Arkady ne cherchait pas cela d’elle. Il avait simplement du temps à perdre, et peut-être à gagner s’il parvenait à tirer quelque chose de la gamine. Avec un modeste sourire au coin de lèvres, il l’observa, tout en voyant le serveur s’approcher, dans son champ de vision.

Dans un premier temps, Arkady n’avait envisagé que de prendre cette rencontre pour un motif, une excuse. Il pensait pouvoir se contenter de se tenir là, à la garder gentiment à proximité, pour poser là les bases d’une discussion et voir un peu l’intérêt que montrerait, et le bar, et ses usagers. Mais au final, les choses ne devaient se passer ainsi. La demoiselle n’avait visiblement pas l’intention de le laisser prendre ses marques, ni même de lui donner le temps de répondre à ses questions. Alors que le russe prenait la carte tendue par le serveur, après un court instant de latence où il se prépara à poursuivre, la petite brune s’échappa. Sans rien dire, ne donnant pas à l’employé de raison de s’alarmer ou de se questionner sur ce départ soudain, le blond resta là à consulter le menu. D’un œil, seulement, néanmoins. De l’autre, il suivait les vagues déplacements de la jeunette se voulant furtive. Mimant un possible client qui faisait son choix, l’étranger attendit que l’attention du serveur se porte ailleurs pour se lever simplement et se diriger vers la sortie. Sans se presser, il gagna le pas de la porte et scruta la foule.

De son côté, la mi-humaine s’était faufilée entre quelques individus pour évoluer dans la masse de passants, de touristes, et de toutes races confondues. Il va sans dire que l’agent russe n’avait rien à gagner à poursuivre ou traquer cette petite. Toutefois, quelque chose lui disait de continuer, de ne pas la laisser s’échapper si facilement. Tomber sur un hybride seul devait relever d’une chance inouïe. En ces temps où ils étaient tous soumis et dominés par des « maîtres » autoproclamés, les récalcitrants devaient être pourchassés ou exterminés, si bien qu’ils ne couraient certainement pas les rues. Hors, voilà que c’était pourtant le cas de celle-ci. Méthodiquement, Arkady se lança à sa poursuite. Evitant tant bien que mal les innombrables gens en travers de sa route, il jouait des coudes, là où l’hybride à capuche pouvait se contenter d’esquiver. Sauf qu’il ne s’arrêta pas avant d’arriver derrière elle. D’abord à distance suffisamment proche pour la saisir, il se retint de le faire. Et ce n’est que quand il se trouva collé à elle, bousculé par une vague venant de face et bloquant temporairement le chemin, qu’il reprit la parole. Interagissant avec elle de manière simple, il ne l’entrava pas et se contenta de lui poser une main sur le bras. Penchant la tête, il s’adressa à elle.


Puis, presque dans le même instant, il retira sa main et n’avança pas plus, lui donnant là l’occasion de poursuivre son échappée, ou peut-être de lui faire face. Si elle disparaissait, Arkady n’aurait plus de raison d’être encore après elle. Mais si jamais elle restait, ou hésitait seulement, il aurait bien d’autres cartes à jouer.

Sur certains points, on peut dire qu’Arkady ne s’était pas trompé. Notamment en ce qui concerne le contact physique avec des hybrides étrangers. Il doit être réduit au minimum s’il ne peut être proscrit. Les sauvages aiment à revendiquer leur corps comme s’il leur appartenait. Hasard ou coïncidence dû à leur personnalité en partie humaine, dans tous les corps ils se considèrent comme tels : libres et détenteurs de droits. Le grand blond ignorait s’il existait quoi que ce soit relatif aux devoirs pour eux, et si certains pouvaient admettre qu’ils étaient la propriété de leurs créateurs. Mais là n’étant pas la question, il observa la petite brune et remarqua quelque chose de positif. Son regard n’était plus tout à fait le même. Il l’avait touché sans vraiment l’attraper, ce qui était un plus. Et là, les choses allaient pouvoir évoluer. Se contentant de la regarder plutôt que de répondre, dans un premier temps, comme la fois précédente, il eut encore l’occasion de la voir tourner les talons. Mais cette fois, il la suivit jusqu’à l’entrée de cette ruelle, un peu à l’écart. La situation était un rien étrange.


Arkady fit mine de réfléchir. Se frottant le menton, il posa son regard sur le sol une poignée de secondes. En fait, il avait bien quelques idées mais ne pouvait risquer d’émettre une proposition qui serait mal interprêtée.


Là, on attaquait un sujet sensible. Au lieu d’attaquer directement, le russe préféra s’assurer qu’il pourrait mener une conversation, même minime, avec elle. Et le tout nécessitait d’installer les bases d’une confiance réciproque, ne serait-ce que sur des bases aussi infimes. Voilà qu’il allait devoir coopérer avec une hybride…
Regardant autour de lui, le blond se passa une main dans les cheveux et revint à regarder de haut cette petite bestiole sur ses gardes et un rien trop méfiante.

Dans l’attente d’une réponse, le grand blond se prit à bouger légèrement. Il tourna, observa, se déporta sur le côté et inspecta tant les alentours que la demoiselle. À sa question, il ne pouvait rétorquer qu’une seule et unique chose. Une évidence. La regardant droit dans les yeux, c’est donc ce qu’il fit.


Existait-il une personne typique, une allure particulière, d’individus nécessitant du secours ? De cela, Arkady n’avait aucune idée. Mais ce qu’il savait, c’était que son attirail à elle ; sa façon de se mouvoir, de parler, de se vêtir ; tout cela sentait fortement la peur et la fuite. Hors, qui est victime de cela est forcément dans le besoin. Approchant alors un peu d’elle, il porta doucement mais sûrement sa main à destination de son visage enfantin. Il voulait juste effleurer sa joue, poser ses doigts sur son menton pour la faire lever la tête et soutenir son regard.


Qu’elle le laisse poursuivre son geste jusqu’au bout ou non, le russe ne cherchait là qu’un contact. Peu importe qu’il soit exclusivement oculaire. Il n’avait pas besoin d’avoir l’ascendant sur elle. Il fallait qu’elle entende ses paroles. Qu’elle les perçoive. Aussi, il avait retiré sa main juste après. D’elle, il n’avait besoin de rien. Mais cette petite pouvait fort bien devenir un contact. Elle devait forcément savoir des choses. Nul n’ignore la vie. Aucun hybride, sur cette île, ne devait être à l’écart de ce qui se trame en général. Et il serait difficile de trouver plus au courant sur les mi-humains, qu’un mi-humain.


Arkady ne pouvait trop en dire. Il avait déjà trop parlé. Les bras croisés, après avoir remis sa chevelure en place, il lui laissa le temps d’ingérer ses paroles. Ensuite, quand elle serait prête à parler avec lui, il n’aurait qu’à user de bons mots pour parvenir à ses fins.

Bien heureusement, la patience était une vertu, et Arkady possédait cette dernière. On pourrait même dire qu’elle était son fort. Pourtant, comme il ne faut pas confondre gentillesse et bêtise, il n’aurait fallut qu’il aille trop loin et transforme son attention en dépendance. Car si le grand blond pensait pouvoir user des connaissances de cette petite et obtenir quelques pistes, il ne devait absolument pas se reposer sur elle.
Sentant sa tension, il examina ses questions et prit le temps d’y répondre :


Ca, c’était un embryon de réponse. Arkady fit quelques pas, allant jeter un coup d’œil à la rue, puis revint pour observer de l’autre côté de la ruelle d’où ils échappaient un peu à la foule.


Depuis toujours, l’homme adorait tourner autour du pot. Créer une tension qui, finalement, apaiserait le tout, était un de ses agissements favoris. Il noyait doucement mais sûrement la brune dans ses paroles, avant d’en arriver au fait véritable. Fouillant dans la poche de son pantalon, il en ressortit un billet plié qu’il tendit à la jeune fille.


Il garda la main tendue, lui offrant là de quoi s’acheter au moins à manger ou à boire, si ce n’est les deux.

Arkady n’était certes pas un homme spécialement affectueux, ni même attendrissant. Il n’aimerait jamais faire preuve de gentillesse par pure bonté. Pas plus qu’il ne se montrerait amical si cela ne valait pas la peine. Mais dans le fond, sans doute faisait-il néanmoins partie de ceux qui cherchent et visent le bien. Le grand blond, dans tous les cas, ne se laisserait jamais tenter par le mal. Il avait sa propre morale, certes, mais cela restait moral. Et il ne cèderait devant rien, devant aucune contrainte dépourvue d’éthique ou de raison.
Regardant alors l’hybride, il se retint de démontrer quoi que ce soit. Ni mépris, ni amabilité. Il lui donnait juste un peu quelque chose, voilà tout. Cela ne lui manquerait pas. Elle en aurait plus besoin. Et puis, au moins, il aurait un contact. Peut-être bien qu’elle ne lui apporterait rien, mais les gens, en général, n’oublient pas. Peu importe comment ils tournent, ils se souviennent.


Il avait parlé, avait écouté. Et maintenant, un léger sourire sur les lèvres, il observa sa vis-à-vis un petit moment. Il comprenait bien qu’elle n’avait pas grand-chose à lui apporter. C’était l’évidence-même. Elyana ne trempait dans rien, dans aucune combine. Elle fuyait le tout. Alors, sortant un autre morceau de papier et de quoi noter, Arkady inscrivit des chiffres sur celui-là. Un numéro de téléphone. Il ajouta un second billet, égal au premier – ce qui ne constituait pas une fortune – pour la brune, avant de lui tendre le tout.


Arkady ne savait rien d’elle. Mais le numéro qu’il venait de lui offrir n’était que cela qu’il utilisait pour communiquer avec sa comparse ou être joint. Une sorte de standard. L’inconnue pourrait bien lui servir un jour. La rencontrer avait déjà été une avancée, aussi insignifiante soit-elle.

Arkady n'était pas forcément un génie. Il avait, bien entendu, une intelligence pratique et se trouvait doté de capacités de compréhension faisant qu'il n'avait rien à envier à quiconque. Mais cela ne faisait pas de lui un individu forcément capable d'apprendre à autrui ou à retransmettre. Cela, il l'avait compris avec ses propres enfants. Il pouvait s'enrichir lui-même, mais ne réussissait pas à retransmettre. Il n'avait jamais instruit que sa personne. Même en temps que formateur dans les unités des forces spéciales russes, il s'était révélé plus efficace pour démontrer ses talents que pour les enseigner.


Tout cela pour dire qu'à cet instant, cependant, il commençait à ressentir quelque chose vis-à-vis de cette gamine. Un sentiment étrange s'était manifesté chez lui quand il s'était rendu compte qu'elle commençait à poser beaucoup de questions. L'expérience lui avait révélé qu'il devait être celui qui les pose, d'où son intérêt pour les interrogatoires.

Toutefois, là, c'était l'inverse. Il était tombé face à un mur, et vraisemblablement sur une fillette manquant cruellement de connaissances. Elle n'était pas seulement ignorante du monde des hommes, de ce qui se trouve au-delà des mers, mais il était visiblement des choses essentielles qui lui échappaient.

Maintenant qu'il y songeait, Arkady n'avait pas vu de cabines téléphoniques dans cette partie de l'île. Ni sur l'île dans son ensemble, d'ailleurs. Il n'en connaissait tous les recoins, mais cela ne lui aurait échappé.




Il plissa un peu les yeux, sous ses lunettes de soleil, et n'ajouta rien concernant l'argent qu'il lui avait donné. Ni au sujet du téléphone, bien que cela l'interpella vaguement. Il n'était pas là pour l'éduquer.




Sur ce, il croisa les bras et tourna les yeux vers le fond de la ruelle.